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[INTERVIEW] Semaine du handicap : Alexandre Brunet, sportif de haut niveau

Alexandre Brunet, un destin hors du commun

Comme le démontre le parcours d’Alexandre Brunet, le handicap n’est pas un frein à la performance sportive. Pour lui, ça a même été le contraire. Après un accident de ski à l’âge de 20 ans, Alexandre s’est retrouvé paraplégique. 4 mois plus tard, il fait la rencontre de l’équipe handisport de ski nordique qui changera sa vie. Il gagne 4 médailles aux jeux paralympiques d’hiver de Nagano en 1998, dont deux en or. En parallèle, il pratique deux autres sports : le basket et l’athlétisme. En athlétisme, il participera en 2002 aux championnats d’Europe. En basket, à partir de 2012, il jouera en équipe de France.

Mais Alexandre n’aime pas la routine, il aime se challenger, recommencer à zéro et surtout rencontrer de nouvelles personnes : « Le monde du handisport est un petit monde. Changer régulièrement de discipline ne m’empêche pas de toujours voir mes anciens coéquipiers, on se soutient aux différentes compétitions. C’est enrichissant. ».

En 2014, il se lance dans le tennis au sein du tennis club d’Aucamville : « c’est un très bon club, les professeurs sont vraiment très bien et l’ambiance y est vraiment bonne. ». Rapidement, il grimpe les échelons et devient 120e mondial, ce qui lui a donné l’occasion de jouer un match contre le premier mondial Shingo Kunieda : « J’ai perdu évidemment, mais c’était ma meilleure expérience de tennis. J’ai eu le plaisir de jouer contre lui juste avant qu’il prenne sa retraite sportive. C’était vraiment un excellent match ». Aujourd’hui, il ne joue plus que pour le plaisir même s’il compte reprendre la compétition très bientôt.

Alexandre Brunet et son élève

De temps en temps, il coach des jeunes en fauteuil : « On m’a aidé et là c’est à mon tour de renvoyer la balle ». Par exemple Thibault Dora, un jeune homme très prometteur en athlétisme qui va faire les prochains JO et concourir aux championnats du monde à Dubaï ou encore Paul Atristain pour le tennis.

Pour Alexandre, le sport c’est indispensable. D’autant plus quand on est en fauteuil : « Le quotidien n’est pas toujours facile. Sans pratique sportive régulière, je ne pourrais pas faire des choses simples comme monter sur mon lit ou prendre ma douche. Quand on est en fauteuil, 

faire du sport c’est indispensable pour muscler nos bras et notre ceinture abdominale. Si je devais conseiller des jeunes en situation de handicap comme le mien, je leur dirais vraiment de faire du sport de faire attention à leur hygiène de vie. Bien dormir, bien boire, bien manger et surtout le sport. Il faut qu’ils se rapprochent des clubs et associations de leur commune, ils trouveront forcément quelque chose qui leur plaît, qui leur fait plaisir. Il faut vraiment voir le sport comme un plaisir. Et s’ils n’aiment pas le sport, alors faire une petite activité suffira. Faire des tours de pistes en fauteuil, lester les poignets, l’important c’est ce que ce soit régulier et que ça les maintienne en forme. »

Aujourd’hui, à 48 ans, Alexandre se lance un nouveau défi : ouvrir une salle d’arcade à Montauban. « J’ai été sportif de haut niveau toute ma vie, je voulais me lancer dans une nouvelle aventure en plus du sport ». La philosophie d’Alexandre est simple : il faut profiter de la vie et de ce qu’elle offre. « Je projette de voyager en Egypte bientôt, je veux découvrir de nouveaux endroits et de nouvelles cultures. Mais le projet le plus important de tous, reste pour moi de voir grandir ma fille de 15 ans ».